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J’ai cheminé aussi doucement, jusqu’à faire de la céramique raku. J’ai commencé par tout autre chose. Pendant des années j’étais spécialisée dans la langue japonaise. J’ai longtemps enseigné le japonais et je l’ai traduit aussi. Un peu de tout, comme tout traducteur, mais c’est surtout la traduction de livres qui me plaisait. Donc rien à voir avec le raku.

 

J’ai fait épisodiquement de la poterie dans ma vie. Jamais de raku. Un peu de poterie au Japon justement, où j’ai vécu quelques années. Un jour, en France, j’ai lu un article photocopié je ne sais où, sur une technique de poterie qui consistait à cuire les pièces très rapidement, à les sortir du four alors qu’elles sont très chaudes, à les mettre dans un bac de sciure pour les enfumer, puis ensuite à les passer à l’eau froide. Subjugation. Pour des raisons que je ne m’explique pas, cette affaire m’a vraiment frappée et il est très probable qu’une rencontre ait eu lieu en moi, à mon insu.

L’article a disparu ; ma vie a continué.

 

Et puis un jour, des années plus tard, le raku est revenu à moi. Et il s’est imposé.

Ce que j’aime dans le raku, c’est l’aspect imprévisible du travail. Pas de certitude et des surprises, tout le temps. J’aime aussi l’aspect brut et irrégulier des objets. Les pièces sont toujours absolument uniques, puisque les actions combinées de la terre, du feu, de l’eau, ne donnent jamais de résultats identiques. Et que dire des mystères et des plaisirs que recèle la recherche d’une certaine perfection dans l’imperfection, comme dans la vie, en somme…

Pour ma part,

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